Immigration : accueillir moins ou accueillir mieux ?

Publié le par Le Club Aita

Dans un précédent texte, nous évoquions la difficulté de trouver un travail en France pour des personnes qui, de nationalité étrangère, présentent toutes les garanties de "bonne intégration". D'autres témoignages confortent l'idée que notre pays peine à tirer profit des compétences des immigrants.

Limiter la venue en France de travailleurs étrangers au profit d'une immigration choisie : voilà en substance la doctrine qui s'est dessinée lors de l'élection présidentielle, où le thème de l'immigration a pris progressivement une place centrale.

Nous aurons l'occasion de revenir sur l'imposture que représente l'association "immigration = chômage" -- idée encore tenace, bien que largement démentie par les études économiques.

Mais au-delà de ce constat, et au regard de la manière dont on accueille les migrants très diplômés et qualifiés, on peut s'interroger sur l'efficacité d'une politique basée sur l'immigration choisie !

Ils sont ainsi une dizaine de demandeurs d'emploi inscrits à l'AITA à présenter un niveau d'étude élevé, supérieur au bac. Originaires d'Afrique, leur formation ne bénéficie d'aucune équivalence chez nous : une fois le pied posé en France, leurs diplômes ne valent plus rien.

Ainsi Mona, Soudanaise, six ans d'études post-bac, parlant arabe et anglais, en France depuis deux ans, est actuellement à la recherche d'heures de ménage, où en fait de n'importe quel emploi qui pourrait l'aider à boucler ses fins de mois. Et son exemple n'a rien d'isolé.

Parler d'immigration choisie nécessite pour le moins d'organiser l'accueil des travailleurs étrangers en valorisant leurs compétences et leurs qualifications. Ce n'est à l'évidence pas le cas actuellement. Et plus largement, cette dévalorisation du potentiel que représente la main-d'oeuvre immigrée pèse lourdement sur l'accès à l'emploi de ces travailleurs. Plutôt que de stigmatiser l'impact supposé négatif de l'arrivée de migrants en France, encourageant ainsi la discrimination, il serait temps de porter sur la question de l'immigration un regard neuf, et si possible un peu plus positif.

Publié dans Carnet de bord

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